Pour finir, voici mon histoire :

* "Et surtout n'oublie pas d'accrocher ton chariot à une étoile petit ange", murmura ma mère en me tapotant le nez du bout du doigt, mes yeux se fermant doucement sous l'effet de l'histoire de conte de fées qu'elle venait de me raconter. " Papa et moi allons au cinéma, nous revenons vite, Olga est en bas, appelle là si ça ne va pas d'accord?", et tendrement, elle me caressa les cheveux avant de se baisser pour me déposer un baiser sur le front. A moitié endormie, je levais les bras, réclamant un dernier câlin. Riant doucement, ma mère me prit dans ses bras avant de me passer à mon père qui me reposa dans le lit en m'ébouriffant tendrement les cheveux. Je réprimais un bâillement et me tournais, attendant que la porte d'entrée claque. Ce qui ne tarda pas. A ce moment, je me relevais, me frottant les yeux. Je voulais faire un joli dessin. Aujourd'hui c'était l'anniversaire de maman, et je l'avais oublié. M'accrochant à la rambarde pour ne pas tomber, je descendis pas à pas. "Nanny je veux dessiner". La vieille femme se tourna vers moi, un doux sourire sur le visage, " Tu as encore oublié l'anniversaire de ta maman? ". Je hochais la tête, penaude. Elle se mit à rire " Cela ne fait rien, c'est juste comme tous les ans, viens, je vais te mettre Le Lac des Cygnes". Heureuse comme une reine je me précipitais pour aller chercher feutres et papier avant de m'allongeais sur le tapis devant la télé, toute trace de fatigue envolée. Béate, je contemplais une fois de plus le ballet russe avant de réfléchir intensément à ce que j'allais faire. Soudainement inspirée, je choisis soigneusement mes crayons et commençais. Deux heures plus tard, je présentais fièrement mon dernier dessin à Olga qui me demanda de lui expliquer mon oeuvre. " Là c'est moi plus tard, en danseuse étoile. Et je fais une pirouette. C'est euh... Une position de danse, comme Odette dans le ballet. Et puis là il y a son ange. Il lui apporte la chance. Maman a dit qu'on a tous un ange qui veille sur nous et là bah c'est le mien" dis-je, contente. La sonnette retentit à ce moment. Olga me poussa doucement afin d'aller ouvrir et je la suivis en sautillant. Maman allait être contente de moi, je ne l'avait pas oublié finalement. Mais ce n'était pas papa et maman. C'était deux grands messieurs vêtus de noir et qui me regardait tristement. Ils dirent quelque chose à Olga à voix basse et celle-ci porta une main à sa bouche en me regardant d'un air effaré, des larmes aux yeux. Les deux policiers s'en allèrent et je tirais sur son tablier "Nanny qu'est-ce qui y a ?" Elle me prit dans ses bras, des larmes coulant le long de ses joues creuses, et s'assit dans le fauteuil, moi sur ses genoux, les yeux dans le vague et cherchant ses mots. " Vois-tu Némésis, certaines personnes à un moment de leur vie, rejoignent les étoiles et... Pour ton papa et ta maman c'est ce qu'il s'est passé aujourd'hui." Je me grattais la tête, ne comprenant pas. "Ils sont parti dans une fusée?". " Hum si tu veux " " Bah c'est pas grave, ils vont revenir ". Olga fit une grimace " Non ma puce, tes parents ne reviendront pas... Comment te dire... Ta mère te disait que les anges veillaient sur nous n'est-ce pas? Et bien là... L'ange de ton papa et l'ange de ta maman n'ont pas fait du bon travail. Papa et Maman sont partit au ciel." J'ouvris de grands yeux, comprenant soudain. Mon dessin m'échappa des mains. Ils étaient partit pour toujours... Je fermais les yeux pour contenir mes larmes.

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6 ans. J'avais 6 ans lorsque mes parents étaient morts. Dès lors, mon comportement changea du tout au tout. Fini les rêves de fillette, les doudous et les ballets, j'affrontais la vraie vie maintenant. L'école me paraissait terne, je ne cherchais plus à me faire d'amis, je ne voulais plus jouer. On m'envoya chez mes grands-parents, dans cette espèce de trou paumé qu'était la campagne de je-ne-sais-plus-où. Je ne les aimait pas. Mon père avait été en froid avec eux, ne voulant pas reprendre la ferme. Je ne les avais jamais vu. Et je ne voulais pas apprendre à les connaître. Je désobéissais, fuguais, ne travaillais pas. Après plusieurs années, totalement à bout, mes grands parents m'envoyèrent dans un pensionnat. Mais ce la n'allait pas. Je passais mon temps à me bagarrer, à chercher des noises, à répondre aux professeurs et à tenter de fuguer. A force, je me faisais expulser de tous les pensionnats où on me larguer. Je passais une grande partie de mon enfance à être trimbalée d'un pensionnat à un autre, et lorsqu'il n'y eu plus de pensionnat, on me plaça dans des familles d'accueil. Parfois gentille et cherchant à m'aider, parfois totalement stupide et cherchant juste à avoir l'argent du gouvernement. Je n'étais bien nul part. Je rentrais tard, n'en faisant qu'à ma tête. J'aimais me promener, parfois je rentrais totalement couverte de bleus ou de coupures, ayant chercher la bagarre dans la rue ou essayant de défendre les faibles. A partir de mes 14 ans, je commençais à me promener avec un couteau caché sur moi. Le contact du métal sur ma peau me rassurait. Puis, le jour de mes seize ans, je commis mon premier meurtre. J'étais seule dans les rues, traînant des pieds dans la neige blanche et pure, des flocons tombant du ciel. Un homme me suivait. Il n'y avait pas de questions à se poser pour savoir ce qu'il cherchait... Je me battis comme une lionne et finis par lui trancher la gorge. Puis, abasourdie par ce que je venais de faire, je n'entendis pas un autre homme s'approcher. Il posa une cape sur mes épaules, murmurant des mots doux. Et c'est ainsi que je fis la connaissance de Feu, qui devint mon mentor. Il avait 22 ans. Il me dit quel était son métier, et après m'avoir expliqué le principe, m'intégra dans sa guilde. J'appris à manier les armes, à tuer et à devenir forte. J'accompagnais Feu dans ses premiers déplacements, puis appris à faire seule.
Feu était devenu mon grand frère, mon confident. Je l'adorais, à vrai dire, j'en étais même amoureuse. Il m'avait sorti de mon impasse, m'avait appris à devenir quelqu'un, je lui devais tout...
Un soir, assis sur le toit de l'immeuble où s'était installée notre guilde, devant le ciel étoilé, nous nous sommes embrassé. C'était magique. Je crois bien que cela faisais la première fois depuis longtemps que j'étais aussi heureuse. Quelques mois sont passés, jusqu'à ce qu'il se fasse tuer lors d'une mission. C'était il y a cinq mois. Depuis ce n'est plus pareil, la guilde n'est plus mon refuge, assassiner n'est plus le même jeu. Nos courses poursuites me manquent. Et je me sens à nouveau seule, c'est pourquoi de mon plein gré j'ai décidé d'entrer dans cette Académie, qui semblait recenser des personnes hors du commun, continuant d'assassiner, mais prenant un peu de recul...